groupement des éleveurs de moutons d'Ouessant

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  • GEMO Groupement des Eleveurs de Moutons d'Ouessant
  • Belier d'Ouessant noir
  • Troupeau de moutons d'Ouessant blancs
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le mouton d'ouessant

Origines de la race

carte1913-mouton-ouessantVoici quelques étapes ayant marqué la vie de la race, d’après les recherches de M. Gilles TRONSON.

De longue date, les voyageurs, marins ou pêcheurs ont eu leur attention attirée par les moutons broutant au bord des grèves tout au long des côtes d’Ouessant.

Dès 1754, les moutons d’Ouessant sont signalés comme étant excellents mais de très petite taille.

En 1899, ces ovins sont décrits de la façon suivante : « Une épaisse toison les recouvre, sorte de crin imperméable à la pluie, qui les fait apparaître, d’une grosseur raisonnable. Mais, quand les ciseaux ont passé sur eux, il ne reste plus que des bêtes au-dessous de la taille d’un chien. Deux personnes mangent facilement un de leurs gigots dont la chair est très savoureuse ». (Paul GRUYER cité par Georges DOREL)

Le même auteur décrit le développement des exportations vers le continent : « Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les petits moutons ouessantins furent vendus jusqu’en Champagne où ils étaient recherchés aussi bien par les propriétaires de villas pour orner leurs parcs que par les bouchers qui les achetaient à l’âge adulte pour les débiter comme agneaux ».

La taille réduite est unanimement reconnue : « De très petite taille, d’une race particulière à l’île, ils ont de grandes cornes enroulées comme les cornes des mouflons » (Claude ANET 1908 par Georges DOREL).

En 1920, la race d’Ouessant est décrite comme suit : « C’est une race de petite taille et à développement lent, dont la taille ne dépasse pas 35 à 40 centimètres. La couleur de la toison est noire, marquée parfois de taches blanches sur la tête ; les mâles sont munis de cornes plates, minces, recourbées en arrière. La laine est courte et frisée. La chair passe pour être d’assez bonne qualité ».
Source : OMNIUM Agricole – Henry SAGNIER, librairie Hachette.

Mais la couleur noire très majoritaire n’excluait pas la présence d’animaux blancs.

Le 5 septembre 1861, son altesse la princesse Bacciochi de Médicis, cousine de l’empereur pose le pied à Ouessant. Elle reçoit en cadeau un petit agneau blanc. La visite de la princesse Bacciochi à l’île d’Ouessant a été longuement relatée dans les journaux de l’époque : l’Armoricain et l’Océan (archives du conseil municipal).

En 1852, on recense 6000 moutons sur les 1562 hectares de l’île. Les moutons étaient marqués à l’oreille par des entailles (en 1970, 510 marques étaient déposées à la mairie).

A la fin du XIXème siècle, des essais d’introduction d’animaux de plus grande taille furent entrepris avec peu de succès.

carte fillette et moutons d'ouessant« Vers les années 1904-1910, on se décida à importer du « continent » quelques blancs des
Monts d’Arrée pour deux raisons :
1°- pour grossir la race qui était devenue microscopique
2° pour avoir de la laine blanche qu’on pourrait désormais teindre par suite de l’apparition dans le commerce de détail de teintures ménagères d’emploi commode. »

Source : PORTAL M, QUITTET E – 1950 « Les Races Ovines françaises » Fédération nationale ovine Paris.
« La note sur la race d’Ouessant a été rédigée en utilisant une documentation donnée par le Directeur des Services Agricoles du Finistère et par M. ANDRE éleveur à Plourin-Morlaix » (note des auteurs).


En raison du caractère dominant de la couleur blanche, la couleur des moutons de l’île va
très vite changer puis le format va grandir progressivement.

Le 30 octobre 1936 (source : journal l’Humanité) un bateau grec, le MYKONOS, s’échoua au nord de l’île libérant un bélier et deux brebis (source : Paul MALGORN – Penn Ar BED : n°10 MARS 1957).

L’impact de cet accident sur la population ovine de l’île est très fortement exagéré par la tradition orale qui ignore la date exacte en la situant vers 1935. Elle fut sans doute très réduite en raison du faible nombre d’animaux et surtout de la saison de l’incident en pleine période de vaine pâture. Mais l’idée de croisements avait germé et allait se développer.

En 1957, Paul MALGORN rapporte « ces dernières années il fut importé 2 ou 3 béliers. L’un d’entre eux aura eu une succession assez importante. Son propriétaire prenait en pension chaque automne une centaine de brebis, mais cela ne dura que 4 ans. On est depuis quelques années aux croisements de ces métis et donc à la production la plus diverse qu’on puisse imaginer ».

Les croisements sur l’île ayant eu lieu au cours du 20ème siècle, la sauvegarde de la race d’origine a été possible grâce aux exportations réalisées vers le continent dans la seconde moitié du 19ème siècle vers les parcs des châteaux.

carte postale de moutons d'ouessant au jardin zoologique d'acclimatation

Carte postale collection Dominique LEPLANT

Quelques éléments fournis par M. Paul Abbé, président fondateur du GEMO, permettent de préciser les origines et les effectifs de la race avant la création du groupement.

– De 1943 à 1946, découverte de l’existence du mouton d’Ouessant au Jardin des Plantes de Paris. Il s’agissait d’un petit groupe d’environ 10 sujets, tous noirs, apparemment petits, les béliers pourvus d’un beau cornage.

– Vers 1960, découverte de l’existence de la couleur blanche grâce à un troupeau de 20 à 25 moutons sur les pelouses d’un château en bordure de la Sèvre Nantaise non loin de Nantes (commune de Vertou).

– En 1969, M. Abbé découvre chez Madame MARTIN à Orvault, près de Nantes, 4 ou 5 moutons d’Ouessant. En 1970, Madame Martin lui fait cadeau d’un couple, et c’est à partir de ces deux sujets que son élevage a démarré. Ces moutons, de souche « vendéenne » étaient tous noirs. Les béliers avaient un cornage solide, mais moins beau que celui de ceux du Jardin des Plantes de Paris.

– Chez le Comte de Lantivy, au château de Meudon, entre Vannes et Questembert, M. Abbé a découvert un troupeau d’environ 80 moutons noirs et blancs (note du 22/10/1973), plus petits que ceux de Madame Martin, mais avec de mauvaises cornes chez les béliers (ayant peur des béliers encornés, on les sacrifiait).

– L’origine des troupeaux de Goulaine, « souche morbihannaise car dominants dans le Morbihan », remontait à avant 1914 et même probablement à la fin du 19ème siècle. Il se pratiquait l’échange des béliers entre 2 troupeaux. Ceux de la Sarthe avaient tendance à être plus grands que ceux de Loire-Atlantique. Il y avait des noirs, mais aussi des blancs et les béliers portaient de belles cornes. Ces troupeaux sont à l’origine de ceux de Kerghéhennec, donc de ceux du Comte de Lantivy, de Madame du Fou et du Parc d’Armorique.

– Trois petits élevages du nord regroupaient une douzaines de sujets.

ORIGINEEFFECTIFCARACTERES
Jardin des plantes de Paris10Tous noirs, béliers avec cornes fortes et belles, de grande ampleur, taille un peu trop grande
Souche "Morbihannaise"250Majorité de noirs, minorité de blancs, béliers au cornage déficient, sauf exception, petite taille
Souche "Vendéenne"90Tous noirs, béliers avec cornes solides, d'ampleur moyenne, taille un peu grande
Souche "Nord"12Tous noirs, béliers avec cornes solides, d'ampleur moyenne, taille un peu grande